Là où nous allons tous dans la même direction
Par Edith Brunette
Texte publié dans 3DIS/LOCATIONs,
une publication du centre d’artistes DARE-DARE (Montréal)
une publication du centre d’artistes DARE-DARE (Montréal)
2015
EXTRAIT
«Que ce soit dans un Plan culturel qui appelle tous les acteurs de la société à se mobiliser pour la bonne cause (économique), un Quartier des spectacles qui pense créer une vie à partir de ses représentations ou un réseau de politiques culturelles qui, plutôt que d’être complémentaires les unes des autres, se dédoublent sans imagination, le milieu des arts assiste bien à une fascisation de la culture. Tous et toutes, artistes compris, sont appelés à mettre en scène une vie sociale harmonieuse et parfaitement ordonnée, qui se représente à elle-même dans un spectacle à grande échelle − lumineux si possible.
«Que ce soit dans un Plan culturel qui appelle tous les acteurs de la société à se mobiliser pour la bonne cause (économique), un Quartier des spectacles qui pense créer une vie à partir de ses représentations ou un réseau de politiques culturelles qui, plutôt que d’être complémentaires les unes des autres, se dédoublent sans imagination, le milieu des arts assiste bien à une fascisation de la culture. Tous et toutes, artistes compris, sont appelés à mettre en scène une vie sociale harmonieuse et parfaitement ordonnée, qui se représente à elle-même dans un spectacle à grande échelle − lumineux si possible.
Si je parle ici de fascisme, c’est bien entendu dans une acception éloignée des régimes totalitaires historiques reconnus. On le comprendra plutôt, à la suite de Félix Guattari, comme un ensemble de processus capables de capter les désirs des individus pour les mettre à profit dans une voie politique unique. Dans un contexte où l’économie mondialisée fait perdre le pied à l’État-nation, ce fascisme ne découle plus de l’exacerbation d’un sentiment d’appartenance identitaire, mais économique. Chacun, artiste compris, est appelé à contribuer à l’activité économique, et qui s’y refusera sera dès lors taxé d’inutile, d’antisocial, voire de terroriste. À la différence du fascisme classique, cependant, la tyrannie n’est plus entre les mains d’un seul homme. On assiste au contraire à une exaltation de la diversité et de l’égalisation − et non de l’égalité −, sorte de lit de Procuste d’où tout ce qui dépasse doit être retranché, où ce qui est trop petit doit être gonflé. Cette diversité, jamais conflictuelle, n’est aussi jamais politique.»
Écrits
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Troubler la fête, rallumer notre joie
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Le Merle - Austérité
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Habiter ce qui se défait
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Mécénat, marché ou État: qui soutient qui?
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No One Gives a F**k About a Cop et Fredy: porter les voix du collectif
Fragilité artistique et défense d’une autonomie illusoire de l’art
Prendre soin des paroles effacées
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Je préfèrerais (éclipses)
Épuiser l’événement: l’ultrafamilier et la répétition comme procédés de mise à distance
À l’ombre des projecteurs: DARE-DARE au Quartier des spectacles
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Les médias et le Printemps québécois: comme si vous y étiez (ou presque)
Printemps québécois: l’éveil démocratique
Encore faut-il que cela se sache
Prendre la parole: du rhétorique au politique
Quelle efficacité pour une critique institutionnelle hors des institutions?
Les murs ne sont pas tous faits de pierres
Une vue de l’intérieur
Art dans l’espace public: quand les politiques croisent les pratiques
Les tactiques de l’informe
Mile-End Mapping: une carte avec ruelles
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