Troubler la fête,
rallumer notre joie

Par le collectif
Journée sans culture
Publication bilingue
2016

Troubler la fête, rallumer notre joie!, une publication bilingue, est le prolongement des discussions ayant eu lieu autour des différentes tables ou espaces thématiques qui composaient la Journée sans culture. Les animatrices et animateurs de ces tables thématiques ont tenté d’en refléter l’esprit sinon la lettre, suivant un désir de retrouver une force collective au-delà de la fatigue et de la résignation qui rôdent. À ces textes s’ajoutent ceux de personnes invitées par l’équipe éditoriale afin d’explorer d’autres préoccupations qui n’ont pas été abordées en profondeur lors de la Journée même. 

Pour se procurer la publication
journeesansculture.ca


EXTRAIT

«La Journée sans culture (JSC) est un pied de nez à peine voilé aux Journées de la culture – événement qui célèbre la richesse culturelle sans pourtant apporter un soutien financier convenable aux artistes et aux organismes qui en sont les principaux protagonistes. La JSC se veut une réponse incisive à de telles initiatives qui célèbrent un consensus pourtant inexistant, résultat de politiques élaborées en notre nom mais sans nous consulter. Des décisions qui s’accommodent de nous laisser dans un état de précarité devenu banal et, malheureusement, systémique. La situation est alarmante: nous voici captifs d’un paradoxe politique qui fait de la culture un formidable levier économique tout en faisant l’économie des investissements requis pour son sain développement, comme en témoignent d’ailleurs les récentes coupes provinciales de 2,5 millions de dollars en culture. Pendant que les retombées économiques retombent tout autour de nous et que la croissance croît à nos dépens, notre silence pourrait passer pour un consentement. Contre la tentation de l’ajustement optimiste – croire que tel empiètement, telle exigence sera le dernier ou la dernière, alors qu’ils ne sont que l’un des maillons d’une série infinie –, nous décidons de nous rassembler autour d’une politique de l’arrêt, formulée à l’affirmative: renversons l’insoutenable, retrouvons ensemble les joies d’une vie bonne. Osons nommer les situations qui nous affligent, défendre les rêves qui nous hantent et nous alimentent.»