Les murs ne sont pas tous faits de pierres

«À l’heure où l’espace public, qu’il soit physique, médiatique ou virtuel, se voit de plus en plus contrôlé par les institutions  y compris celles de l’art, les pratiques qui s’y insèrent ne peuvent être pensées uniquement dans le cadre spécifique de l’art. Car les interventions des artistes rejoignent aujourd’hui dans leurs formes, leurs tactiques, leurs propos et souvent leurs buts ceux d’une collectivité bien plus large, dans un effacement des frontières disciplinaires que tardent à reconnaître les institutions. Aux excursions de l’art dans l’espace public et autres territoires étrangers répondent aujourd’hui des incursions des autres domaines dans les territoires de l’art. Territoires que le milieu artistique devrait peut-être cesser de protéger pour des raisons qui relèvent surtout de l’économie et qui servent bien davantage les grandes institutions, les collectionneurs-spéculateurs et les méga stars de l’art que les centaines de milliers d’artistes qui les alimentent.»